Imagine un soldat sur un champ de bataille du XVIIIe siècle, sous le feu ennemi, devant recharger son fusil le plus vite possible. Pas de chargeur automatique ni de balles préchargées comme aujourd’hui. On utilisait des cartouches en papier, de petits cylindres contenant de la poudre noire et une balle en plomb. Mais pour les utiliser, il fallait… les ouvrir avec les dents !
Ces cartouches étaient conçues pour rendre le rechargement plus rapide. Le soldat arrachait l’extrémité de la cartouche avec ses dents, versait un peu de poudre dans le déclencheur, puis déversait le reste dans le canon avant d’y glisser la balle. Ensuite, avec une baguette, il tassait le tout avant de pouvoir tirer. Une opération qui demandait à la fois rapidité et précision, surtout en plein combat.
Les dents étaient si essentielles à cette technique que celles des soldats étaient scrutées avec attention lors du recrutement. Avoir des dents en mauvais état ou être édenté pouvait être un vrai problème : impossible d’ouvrir rapidement les cartouches, et donc d’être efficace en combat. Sous Napoléon, certains hommes allaient même jusqu’à se casser volontairement les dents pour éviter d’être enrôlés dans l’armée !
Museums In the Park. Tous droits réservés.