LA “JOCONDE” DU CINQUANTENAIRE

Le musée abrite un trésor fascinant : un portrait en relief de la reine Tiyi, une figure majeure de l’histoire de l’Égypte antique. Grande épouse royale d’Amenhotep III et mère d’Akhenaton, Tiyi a joué un rôle politique et diplomatique exceptionnel au Nouvel Empire. Ce relief, d’une finesse artistique remarquable, témoigne de son influence à la cour et illustre la grandeur de l’art égyptien de l’époque.

L’histoire de cette œuvre est tout aussi captivante. Elle provient de la tombe d’Ouserhat, un dignitaire égyptien de Louxor (l’ancienne Thèbes), découverte en 1903 par Howard Carter. La tombe était richement décorée de bas-reliefs, dont une scène représentant Amenhotep III et Tiyi sur leur trône. Mais en 1905, ce relief fut mis en vente par un marchand d’antiquités controversé nommé Philip. Ce dernier, pour brouiller l’origine de l’objet, l’avait découpé pour ne conserver que la tête de Tiyi, gratté les inscriptions et ajouté des graffitis. Ce subterfuge visait à masquer le lien entre l’œuvre et la tombe d’Ouserhat.

Jean Capart, égyptologue belge et conservateur du musée, repéra ce portrait lors de la vente et décida de l’acquérir. Après un nettoyage minutieux, il réalisa qu’il s’agissait bien d’un fragment du bas-relief de la tombe d’Ouserhat. Conscient de la beauté et de l’importance de cette pièce, il la surnomma « La Joconde du Cinquantenaire », un nom qui reflète son statut de chef-d’œuvre dans les collections du musée.

 

Histoires similaires

UNE SCULPTURE QUI VOIT TOUT : L’ÉTRANGE BUSTE DE MUSSOLINI

QUAND LES COSAQUES ONT DÉCOUVERT LE CHAMPAGNE ET INVENTÉ LE SABRAGE

LES SOLDATS BELGES QUI ONT FAIT LE TOUR DU MONDE EN PLEINE GUERRE

QUAND LES SOLDATS CHARGEAIENT LEUR FUSIL AVEC LES DENTS

LES ENFANTS OFFICIERS : DES SOLDATS EN HERBE OU DES SYMBOLES DE POUVOIR ?

L’ARMURE, L’ACCESSOIRE DE LUXE DES CHEVALIERS