Le retable de Saint Georges, chef-d’œuvre du sculpteur louvaniste Jan II Borman, a vu le jour en 1493, ce qui le rend exceptionnel puisque rares sont les retables signés et datés. Commandé par la guilde des arbalétriers de Louvain en hommage à Saint Georges, le saint favori de l’empereur Maximilien d’Autriche, il était destiné à la chapelle Notre-Dame de Ginderbuyten. Borman, déjà reconnu pour son talent exceptionnel et sa maîtrise gothique, a sculpté sept scènes relatant avec un réalisme poignant le martyre de Saint Georges.
Au XIXe siècle, le retable quitte Louvain pour rejoindre les Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. En 2018, une restauration minutieuse menée par l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) révèle un incroyable secret : le retable avait été monté à l’envers en 1835 par un restaurateur du nom de Joseph Charles Sohest. Ce dernier, connu pour sa difficulté à distinguer sa gauche de sa droite, avait chamboulé l’ordre des panneaux, modifiant la lecture du récit pendant près de deux siècles. Grâce à des analyses scientifiques précises, les experts ont remis le retable dans sa configuration originale, rendant justice à l’intention artistique de Borman.
Cette restauration a également dévoilé des découvertes surprenantes, notamment une statuette cachée représentant un homme en prière et un parchemin signé par Sohest datant du 15e siècle, ajoutant une touche de mystère à l’histoire de cette œuvre. Aujourd’hui, le retable de Saint Georges resplendit à nouveau, fascinant les visiteurs et incarnant un témoignage inestimable du patrimoine belge.
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